Ces dernières années l’évidence s’impose à nous ! Notre société est à la recherche de sens.

NOUS sommes à la recherche de sens…

Mais quel est ce sens que nous cherchons désespérément ? Quel est ce manque tellement important qui nous incite à courir et à nous essouffler jusqu’à parvenir à un mal-être incompréhensible ?

Comment expliquer cette affection de l’âme dont les symptômes universelles sont toujours les mêmes : perte de motivation, fatigue chronique, perte de repères et de sens, difficulté à être heureux malgré une opulence de biens matériels, un boulot stable et des amis de longue date ?

L’explication est bien entendu multiple. Et pourtant elle pourrait tenir en un seul mot : SOI !

Et si partir à la recherche du sens de sa vie était en fait partir à la recherche de Soi ?

Aujourd’hui il y a tellement de supports médiatiques qui nous incitent à prendre en charge notre bonheur et notre vie, qu’il pourrait sembler simple d’accéder au succès multi-domaines. Il suffirait de choisir le bon outil et l’affaire serait dans le sac !

Et c’est parce que notre société de consommation a l’habitude de nous donner en temps réel ce que nous voulons avant même que nous le désirions, qu’il devient très difficile face aux moments creux, de savoir ce qui nous ferait réellement plaisir….

Arrive alors l’angoisse du vide, la peur du lendemain, l’appréhension du choix, car nous avons très souvent pris nos décisions sans vraiment y penser, en nous laissant porter par la vie et les propositions, dont nous bombardent les médias et les amis.

Et soudain nous nous retrouvons à nous battre contre notre difficulté de vivre, contre le silence de nos pensées, contre le gouffre de notre solitude intérieure. Et nous fuyons plus intensément, multipliant nos implications dans le boulot, dans les activités sportives, dans les sorties… jusqu’à l’épuisement physique, psychique et émotionnel… jusqu’à l’effondrement personnel. Survient alors le mal-être, les comportements incompréhensibles, le questionnement identitaire, le burn-out, voir même la dépression.

Or pour partir à la recherche de ce qui nous angoisse, nous horrifie, nous met en colère, nous épuise littéralement, il est inutile de chercher une solution à l’extérieur. Il suffit juste de descendre dans les profondeurs de nous-même, de notre personnalité, de notre identité. Là où les masques sociaux n’ont plus lieu d’être, où la rationalité si chère à notre besoin de contrôle n’est plus de mise, là où seul le silence est de rigueur.

Dans cet abysse, il sera alors nécessaire de faire taire nos constructions logiques rassurantes, pour retrouver ce que seules nos pensées intuitives pourront nous révéler : ce que nous sommes…et surtout QUI nous sommes.

Et si je ne veux pas savoir qui je suis ? 

Et peut-être qu’à l’instant même, une petite voix à l’intérieur de votre tête, nous sussure cette phrase à l’oreille !

Et peut-être a t’elle totalement raison !

Après tout notre société nous éduque pour « paraître » et non pas pour « être », et ses diktats largement véhiculés par ses sbires les médias, favorisent le culte de l’autonomie et de l’image de soi. Nous avons donc l’ambition de nous gérer comme une petite entreprise avec stratégie de carrière et de développement personnel. Et les réseaux sociaux sont heureusement là pour nous aider à créer une image sociale telle que nous la désirons, avec son lot de « like » qui nous indiquent que nous existons bel et bien et que nous avons un rôle communautaire à jouer.

Finalement, le masque du Moi idéal devient notre ombre, notre personnalité, notre référent. On le place sur un piédestal, on l’entretient avec grand soin…pour finalement en devenir esclave.

Car à force d’écouter notre ego et ses désidérata, il devient difficile d’accepter les limites des situations qui « devraient se dérouler comme nous le désirerions ». Difficile aussi de prendre un avis contraire ou une critique en considération. Et comment accepter l’échec pour en tirer des leçons ?

Sans oublier cette difficulté de plus en plus grandissante à accepter l’autre dans sa différence et sa complexité… Viennent alors la méfiance vis-à-vis de son prochain, surtout s’il ne fait pas partie de sa communauté, et la critique, et le jugement, et la justification.

Car le seul point de référence qui existe dans ce Moi idéal, c’est NOUS !

Il n’y a alors qu’un pas pour considérer l’autre comme un outil, un moyen, un instrument pour nous être utile dans nos ambitions, nous servir dans la réalisation de nos désirs égocentrés, être disponible selon notre convenance, et surtout combler ce manque, ce vide en soi qui grandit, nous envahit, nous dévore avec les années qui passent.

Et quand l’écart est suffisamment creusé entre ce que l’on voudrait être et ce que l’on est réellement, entre l’image de soi et la réalité de soi, alors survient l’effondrement (mal-être, burn-out, dépression…), la recherche de sens à ce que l’on est et à ce que l’on vit.

A la recherche du sens de Soi

Quant une personne en arrive à cette croisée des chemins, deux pistes se présentent à elle pour faire face à cette recherche de sens : soit elle se soumet, soit elle se bat.

La décision est souvent une question d’éducation. Car si nous avons eu la chance de passer nos 1ères années dans un environnement sécuritaire propice à l’action, si nous avons pu développer une curiosité suffisante, si notre milieu socio-économique a été favorable à la prise de risque et si nous avons pu suffisamment nourrir notre étincelle de vie, alors les conditions sont réunies pour décider de se battre et de plonger en nous pour découvrir notre véritable Moi.

D’autres n’ayant pas eu cette chance, fonctionneront sur la peur du changement et resteront dans l’adaptation ou même la suradaptation jusqu’à perdre l’essence d’eux-mêmes. Pour ces personnes-là le retour à l’équilibre prendra juste un peu plus de temps. Car elles auront besoin en premier lieu d’un éclairage latéral sur leurs choix de vie, sur ces directions qu’elles ont prises à des moments carrefours de leur existence, afin de choisir un autre aiguillage, plus favorable à leur épanouissement.

Car personne ne devrait avoir à de renoncer à se renouveler, de s’en tenir à une existence qui ne se remet plus en question et qui nous dirige lentement mais surement vers le déclin sclérosé de nous-même.

Il est interdit de vivre une vie alourdie par les projections des autres et qui nous incite à courir après un rêve qui n’est pas entièrement le nôtre (réussir dans un travail qui ne nous plaît plus, être une fille ou un fils parfait, avoir uniquement le rôle de confident dans notre groupe d’amis alors que nous aimerions aussi être écouté…).

Et il est interdit de rester prisonnier des schémas éducationnels et sociaux de notre enfance (ces schémas influencent notre comportement sous la forme d’un critique intérieur, qui nous indique régulièrement au travers de phrases assassines, combien nous ne sommes pas assez bien/performant/utile/généreux…).

Déconstruire pour reconstruire…

Construire un Idéal de Soi pour contrer le diktat du Moi idéal devient donc une nécessité pour accéder au sens de sa vie ! Et pour y parvenir, il est nécessaire de s’accepter comme simple être humain, avec ses plaies, ses limites et ses faiblesses, de ne plus se replier sur soi, d’accepter de s’ouvrir à l’autre dans toute son authenticité et dans une communication vraie.

Il convient alors de mettre sur table ce que l’on est, sans rien se cacher, pour faire le tri dans ses croyances, ses peurs, ses espoirs, ses désirs et ses besoins.

Puis en toute conscience, prendre ce qui nous convient le mieux pour reconstruire une route qui nous appartient, fort de nos valeurs, du meilleur de notre éducation, nourri de nos rencontres, de nos lectures, de nos rêves, pour façonner un Être qui nous ressemble, nous guide et nous soutient.

Et ce n’est qu’une fois arrivé ces possibilités uniques réactualisées, lorsque nous parviendrons à l’avènement de cette création qui n’appartient qu’à nous, qu’il nous sera possible de faire des choix éclairés.

Viendra alors le temps de jouir pleinement du sens précieux de notre vie !

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